Top 10 OST de jeux vidéo jamais éditées en vinyle et toujours attendues
L’univers du jeu vidéo est un vivier musical à la richesse insoupçonnée, offrant certains des albums les plus innovants et méconnus de ces dernières décennies. Pourtant, une grande partie de ces bandes-son anthologiques n’a jamais eu l’honneur d’un pressage vinyle, pour le plus grand désarroi des audiophiles et collectionneurs passionnés. Alors que la vente de vinyles n’a cessé de croître depuis 2007 (avec plus de 4,6 millions d’albums vendus en France en 2023 selon le SNEP), le croisement entre culture vinyle et musique de jeu vidéo ne cesse de s’intensifier. Retour sur dix pépites sonores, encore inédites au format 33 tours, qui crystallisent tous nos espoirs audiophiles.
La magie de la bande-son, sublimée par le vinyle
Passer une bande-son de jeu vidéo sur platine transforme l’écoute en une expérience immersive, active et presque cérémonielle. Une OST bien gravée met en avant la dimension organique des synthés analogiques ou des orchestrations méticuleuses — un hommage vibrant à l’art des compositeurs. Conserver ces musiques sur vinyle, c’est aussi savourer des pochettes artistiques inédites, souvent signées d’illustrateurs qui, à l’image de Katsuya Terada (Blood Will Tell, Virtua Fighter), transforment chaque disque en un objet culturel à part entière.
Contrairement à la perception mainstream de la musique de jeu centrée sur quelques blockbusters, les titres oubliés de ce top témoignent de la diversité de la scène, entre minimalisme expérimental, jazz-fusion digital ou rock baroque nippon, à l’image du travail de Yasunori Mitsuda ou d’Hitoshi Sakimoto, mais aussi d’artistes moins connus comme Ayako Saso (Ridge Racer) ou Manabu Namiki (Battle Garegga).
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L’éternelle attente : quand les pressages se font désirer
Malgré la demande croissante, nombre de bandes-son cultes patientent dans l’ombre, victimes de droits épars ou de l’inégale reconnaissance culturelle des OST. Ainsi, selon une étude de Laced Records, plus de 70% des albums de jeux vidéo pressés depuis 2015 émanent de franchises déjà célèbres, laissant sur le carreau des œuvres aussi fascinantes qu’originales.
Prenons l’exemple de l’OST de Shadow Hearts: Covenant (composée par Yoshitaka Hirota, and Kenji Ito), acclamée pour ses textures ethno-électroniques, mais jamais honorée en pressage. Idem pour l’immense travail acoustique d’Akira Yamaoka sur Silent Hill 4: The Room, qui n’a toujours pas droit à son édition, alors que la trilogie initiale est rééditée depuis 2017 chez Mondo Records. Autre absente notable : la partition jazz-noir de Shoji Meguro pour Shin Megami Tensei: Nocturne, dont le mélange de guitares abrasives et de synthés sombres continue de fasciner un noyau dur de fans, mais reste bloquée à l’ère du CD japonais import.
Le vinyle : objet de culte et transmission sonore
Ne pas pouvoir poser la galette sur la platine, c’est perdre aussi la magie tactile de l’objet : 31% des acheteurs vinyle déclarent collectionner pour la beauté des pochettes et la rareté (sondage Ifop 2022). Or, les OST de jeux vidéo sont particulièrement prisées pour leur univers visuel fort, à l’image de la série Odin Sphere illustrée par George Kamitani ou la palette technique de Panzer Dragoon Saga (Saori Kobayashi).
Le son chaleureux et dynamique d’un 33 tours honorerait les nappes électroniques ambiguës de Kikuta Hiroki (Soukaigi), ou le groove rythmique, sample-based, d’un Hideki Naganuma (Jet Set Radio Future, qui n’a toujours pas bénéficié d’un pressage officiel malgré une demande qui flambe sur Discogs, avec des cassettes bootlegs qui dépassent souvent 100 dollars).
Vers une reconnaissance à la hauteur de ces œuvres ?
Si l’on considère que le marché global du vinyle a pesé plus de 1,2 milliard de dollars en 2022 (IFPI), l’absence de certaines B.O. majeures sur ce support relève presque d’un paradoxe. Une édition vinyle, c’est aussi la promesse d’un remaster audio respectueux — nombre d’OST d’arcade ou de PlayStation ayant été compressées pour des raisons techniques, le 33 tours permettrait de revisiter leur richesse sonore sous une lumière inédite. Des pressages limités à 500 ou 1000 exemplaires deviennent vite objets de spéculation, mais aussi de transmission générationnelle : nombreux sont les passionnés qui font découvrir à leurs enfants la magie d’une écoute attentive sur platine.
Au Japon, où la culture du vinyle revient en force depuis dix ans (hausse de 20% des ventes annuelles, Recording Industry Association of Japan), certains labels de niche commencent timidement à pressurer des OST confidentielles, comme Brave Wave Productions ou Ship to Shore, sans pouvoir répondre à la demande internationale. Tant que les pressages de ces dix trésors resteront lettre morte, les platines tourneront à vide chez des milliers de fans.
Qu’attendons-nous encore pour exiger, bande-son vinyle en main, notre droit à l’écoute active de ces chefs-d’œuvre ? En attendant – pourquoi ne pas (re)découvrir l’incroyable atmosphère analogique de “Ecco the Dolphin” signée Spencer Nilsen, une OST déjà pressée en vinyle et qui occupe une place de choix dans toute collection exigeante.











