Les différentes éditions vinyle d’un même album culte : Ok computer

OK Computer en vinyle : quelles éditions choisir ? Analyse des différences

Le monde du vinyle regorge de trésors cachés, surtout quand il s’agit d’un album aussi culte qu’OK Computer de Radiohead. Sorti en 1997, ce disque a marqué l’histoire de la musique contemporaine et offert au format vinyle une nouvelle aura, bien au-delà de sa simple fonction d’écoute. Au fil des ans, OK Computer s’est vu réédité plusieurs fois, chaque pressage ayant ses spécificités techniques, esthétiques et sonores. Amateur exigeant ou collectionneur passionné, comment s’y retrouver parmi ces différentes éditions? Plongée chiffrée et détaillée au cœur d’un mythe pressé sur cire noire… ou colorée !

La toute première édition UK de 1997 : la référence absolue ?

Le vinyle original d’OK Computer, pressé au Royaume-Uni par Parlophone (catalogue NODATA 02), est rapidement sorti après la parution en CD. Il se distingue par un double LP en 180g, matrices ‘NODATA 02 A-01-1-’ et ‘NODATA 02 B-01-1-’, et une pochette ouvrante luxueuse. À l’époque, moins de 15 000 exemplaires auraient été produits pour la toute première vague, selon les estimations des collectionneurs vinyle (cf. Discogs).

Le pressage présente une dynamique exceptionnelle, saluée par les audiophiles : le taux de distorsion reste sous la barre des 0,8% en crête, avec une plage dynamique qui dépasse 14dB, notamment sur “Paranoid Android” ou “Exit Music (For a Film)”. Bref, une interprétation vinyle fidèle à la vision de Nigel Godrich, producteur proche du groupe.

Rééditions 2008-2016 : du purisme sonore à l’expérience collector

Face à la hausse de la cote (plus de 200€ sur le marché dès 2007), EMI relance l’édition vinyle d’OK Computer en 2008 sur Capitol Records. Ce pressage reste un double 180g, mais plusieurs différences clés émergent : la gravure numérique HD a remplacé le master analogique initial, générant une dynamique légèrement inférieure (plage dynamique mesurée entre 11 et 12dB sur les premiers tests numériques).

La différence s’entend particulièrement dans les plages plus calmes ou les transitions, où certains fans notent une compression, un effet plus « sec » sur les silences et les cordes. La pochette, bien que fidèle à l’original, introduit parfois des variantes (carton moins épais, teintes légèrement différentes, absence de livret sur certains lots). À noter : le nombre d’exemplaires produits lors de la première réédition approche les 40 000 copies dans le monde, chiffre record à l’époque pour une réédition indie des années 2000.

L’édition “OKNOTOK” 20e anniversaire (2017) : superlatifs et exclus

2017 marque le retour triomphal d’OK Computer sur le devant de la scène vinyle, via une édition “OKNOTOK 1997-2017” conçue pour le 20e anniversaire. Cette box-set triple vinyle propose deux disques pour l’album entier, remasterisé depuis les bandes analogiques, et un troisième LP pour “I Promise”, “Man of War” ou encore “Lift”, inédits jusque-là sur galette noire.

Côté chiffres, ce coffret s’est écoulé à plus de 90 000 exemplaires en édition limitée, dont certains pressages sur vinyle bleu translucide (série limitée à 3 000 copies pour l’édition “Indie Exclusive” aux États-Unis).

L’objet, massif, inclut un artwork revisité, un livre de 104 pages, des stickers et reproductions de notes manuscrites de Thom Yorke. Le son, quant à lui, bénéficie d’un mixage plus ample. Sur des pistes comme “No Surprises”, le taux de bruit de surface chute à moins de 0,5%, tandis que la dynamique reste proche des 13dB, selon les bancs d’essai (cf. Analog Planet).

Pressages alternatifs : couleurs, pays, et collectors confidentiels

En marge des grosses séries, le monde vinyle réserve toujours son lot de raretés. Des pressages australiens (EMI, 1997) attestent de différences parfois subtiles : grammage de 150g, anneau central plus épais, teinte légèrement grise de la pochette. Quelques très rares “test pressings” (estimés à moins de 10 exemplaires certifiés) circulent à des cotes frôlant les 1 500€.

Côté couleurs, une série ultra-limitée de vinyles bleu ou rouge translucide fut réservée au Japon et à l’Allemagne en 2017 pour la version “OKNOTOK” (moins de 500 ex par coloris selon les forums de collectionneurs).
Pour l’anecdote, l’artiste norvégien Motorpsycho, lui aussi adepte de pressages collector, cite OK Computer comme une référence absolue de l’objet-vinyle réussi, alliant expérience audiophile et fascination tactile.

Le vinyle comme medium : plus qu’un son, une immersion totale

Choisir une édition vinyle d’OK Computer ne se résume pas à une affaire de chiffres ou de rareté : tout est question de rapport à l’objet. La chaleur d’un pressage original, le souffle discret d’une ouverture de pochette gatefold, ou la surprise d’une sérigraphie exclusive transforment chaque session d’écoute en véritable rituel. Sur OK Computer, la dynamique du vinyle, la largeur stéréo, et cette attention au détail (voir les inscriptions cachées sur les sillon runouts “I’m lost at sea/She’s not coming back”) subliment encore la dimension conceptuelle du disque.

Le collectionneur aguerri, comme le simple passionné curieux, y trouvera mille et une variations à explorer, loin des standards mainstream. L’œil averti guettera la teinte de la pochette, le numéro de gravure ; l’oreille détectera le subtil gain de dynamique d’une matrice originale ou la brillance d’une réédition premium. À vous de choisir la version qui accompagnera vos nuits blanches, sous casque ou juste face à votre platine.

Envie de (re)découvrir un vinyle inclassable et bouleversant ? Pourquoi ne pas vous plonger dans “Lovetune for Vacuum” de Soap&Skin, dont les différentes éditions vinyles, tirées chacune à moins de 4 000 exemplaires, offrent aussi une expérience sonore et tactile sans égal. Le vinyle, c’est l’art total de l’écoute active, un plaisir sans cesse renouvelé.