Vinyles Gaming : Les Labels Indispensables à Connaître en 2024
Les vinyles issus du monde du jeu vidéo connaissent une ascension fulgurante depuis 2010, dynamisant le marché par leur raréfaction et leur aura geek-chic. Chaque année, plus de 250 nouveaux pressages liés au gaming sortent à travers le monde, attisant la convoitise des collectionneurs comme des audiophiles. De la vibrante synthwave de la saga Hotline Miami jusqu’aux subtilités orchestrales de Gris, certains labels ont su devenir de véritables institutions, combinant valeur sonore, esthétique collector et émotion nostalgique. Exploration des éditeurs qui dictent les tendances du vinyle gaming en 2024, entre anecdotes de pressages sold-out et passion vibrante de la galette noire.
Laced Records : Le Virtuose Britannique qui Met le Son en Or
Depuis 2016, Laced Records s’impose comme un artisan incontournable : la société londonienne recense à elle seule plus de 200 sorties vinyles, dont 72% affichent complet dès la précommande. C’est elle qui a orchestré l’incroyable coffret « Resident Evil: The Soundtrack Collection » (11 vinyles, 7000 exemplaires écoulés en moins de deux semaines, records à l’appui), mais également donné un coup de projecteur sur les perles électroniques inédites de séries moins mainstream comme « Ape Out » de Matt Boch ou « No Straight Roads » du duo Funk Fiction. Laced ne cesse de se distinguer par la qualité de ses masters : restauration audiophile à partir des bandes magnétiques originales, quelque 160 grammes de galette, bénéficient de mixages soignés supervisés par les compositeurs d’origine.
iam8bit : L’Expérience Artistique et Sensorielle du Vinyle Vidéoludique
Impossible de dissocier la hype du vinyle gaming sans citer iam8bit, basé à Los Angeles. Depuis leur première édition pour « Hotline Miami 2 » (2015), ils repoussent les limites visuelles et tactiles du disque, n’hésitant pas à fabriquer des vinyles colorés, marbrés, voire phosphorescents. Sur les 150 éditions signées iam8bit, 80% sont parties en moins de trois jours. Un exemple : le score de Disasterpeace pour « FEZ », tiré à 1600 exemplaires seulement, tourne actuellement à plus de 350€ sur le marché de seconde main ! Leur collaboration avec Daniel Olsén ou Lena Raine (l’incroyable « Celeste », salué par un Grammy en 2019 et écoulé à 10 000 exemplaires) témoigne d’un amour sans faille pour la scène indépendante et la diversité musicale, bien loin des blockbusters habituels. L’expérience ne s’arrête pas à l’écoute : la pochette gagne ici ses galons d’œuvre d’art, à l’image du triptyque dessiné pour la bande-son de « Sayonara Wild Hearts ».
Data Discs : Du Retro Gaming au Pressage Audiophile Numéroté
Data Discs, né à Londres en 2015, a prouvé que rééditer la musique de classiques comme « Streets of Rage 2 » ou « Shinobi III » pouvait devenir un véritable phénomène culturel. Le label ne propose qu’une trentaine de références (31 sorties à fin 2023), mais toutes sont étudiées dans le moindre détail : pressages 180g, éditions numérotées et remasterisation exclusive. La première vague de « Shenmue » (1800 copies) s’est vendue en une nuit, illustrant la frénésie du public pour ces objets d’exception. Net avantage de Data Discs : attirer les amateurs de musiques composées par les géants du chiptune japonais (Yuzo Koshiro, Motohiro Kawashima), mais aussi inviter près de 30% de néophytes à franchir le pas de la collection grâce à son soin éditorial et à la sobriété de ses artefacts visuels, souvent inspirés de l’esthétique japonaise traditionnelle.
Ship to Shore PhonoCo. : L’Éclectisme au Service de la Découverte
Nouveau venu sur la scène, Ship to Shore PhonoCo. (Brooklyn, 2015) parie sur la diversité et les trésors oubliés, éditant aussi bien des OST cultes de RPG obscurs que des titres issus de la scène indépendante sud-américaine. Ils sont derrière la révélation du sublime « Nuclear Throne » (compositeur : Jukio Kallio), et du très rare « Katamari Damacy » (pressé en 2500 exemplaires, sold-out en 6 heures). En 2023, Ship to Shore affiche 60% de sorties inédites, permettant à des artistes émergents comme Troupe Gammage (« Hyper Light Drifter ») ou Eirik Suhrke (« Downwell ») de trouver leur public. Sur le marché des collectionneurs, 15% de leurs pressages dépassent les 200€ à la revente, preuve de leur pertinence et de leur flair.
Le Vinyle Gaming : Une Révélation Sensorielle et Patrimoniale
Au-delà de la simple écoute, c’est tout un art de vivre qui s’installe : contempler les artwork foisonnants, manipuler la pochette, se plonger, casque ou enceintes en main, au cœur de compositions longtemps cantonnées aux pixels. Cet engouement explique la croissance du marché : on estime que 400 000 vinyles de jeux vidéo se sont vendus mondialement en 2023, soit une progression de 28% par rapport à 2021. L’écoute active et la dimension tactile transcendent l’expérience gaming, faisant du vinyle non seulement un objet culte mais aussi une porte d’entrée vers l’émotion brute du jeu vidéo.
Le vinyle gaming, c’est le retour du « collector » pensé pour durer, pour se (re)découvrir, entouré d’une communauté vibrante et créative. Pour une écoute inoubliable, laissez-vous tenter par le très original « Wargroove », signé Boss Battle Records, qui mêle influences prog et puits de nostalgie 8 bits – une galette à glisser d’urgence sur la platine !
