Où Acheter et Revendre ses Vinyles en Ligne ? Le Guide 2025
Le vinyle n’a jamais été aussi vivant, et ses adeptes le savent : chaque disque, qu’on l’écoute ou qu’on l’expose fièrement, réveille le frisson du son authentique et de l’objet tangible. Alors que les ventes mondiales de vinyles dépassent aujourd’hui les 180 millions par an, la passion s’accompagne d’un marché en pleine effervescence sur Internet. Mais face à la multitude de plateformes dédiées à l’achat et à la revente, entre chasse au trésor et belle affaire, où s’orienter pour enrichir (ou alléger) sa collection ? Plongeons dans le panorama des sites incontournables, avec des focus, astuces et quelques histoires de galettes signées Serge Gainsbourg, Brigitte Fontaine ou encore les légendaires Tortoise.
Discogs : la plus grande bourse du vinyle d’occasion
Lancé en 2000 à Portland, Discogs s’est imposé comme LA référence mondiale de la vente et du référencement de vinyles. Avec plus de 16 millions de disques listés et près de 600 000 vendeurs actifs, c’est l’eldorado pour dénicher des pressages rares (imaginez tomber sur « Attahk » de Magma version japonaise, ici c’est possible). Le site fonctionne à l’échelle mondiale, et les styles les plus confidentiels s’y retrouvent : jazz expérimental japonais, cold wave italienne, afro-funk des années 70… Discogs est aussi un outil ultra-pointu pour connaître la cote exacte de chaque édition grâce à ses historiques de vente très détaillés : plus de 200 000 transactions sont enregistrées chaque semaine !
Si vous souhaitez vendre, la création d’une “boutique” est gratuite ; une commission de 8% s’applique sur chaque vente. Attention, l’expérience utilisateur reste de niche et demande un peu de pratique pour s’y retrouver, mais c’est le paradis pour les collectionneurs pointus et les détectives du microsillon.
Vinted : le second souffle du vinyle chez les amateurs
Initialement centrée sur les vêtements, Vinted connaît une véritable explosion des ventes de vinyles depuis 2022, avec plus de 650 000 galettes référencées en France en 2023. Les prix moyens y sont très compétitifs, souvent 15 à 20% inférieurs à ceux pratiqués en disquaire, ce qui attire tous ceux qui veulent compléter leur collection sans se ruiner. Les artistes de la scène indé tels que Jeanne Added, Katerine, ou les albums confidentiels de Marc Moulin s’y échangent dans une ambiance “vide-grenier connecté”.
L’avantage ici, c’est la facilité et la rapidité : on poste, on vend, on expédie via Mondial Relay… et c’est tout. Mais attention aux descriptions sommaires et à l’absence de classement par édition : pour repérer une version rare de « Noir Éden » de Peter Peter, il faudra apprendre à lire entre les lignes ou échanger directement avec le vendeur.
Fnac, Amazon & le marketplace du neuf
Pour ceux qui privilégient la chasse à l’état neuf ou aux rééditions officielles, la Fnac (n°2 des ventes de vinyles en France avec 1,2 million de disques écoulés en 2023), Cultura ou Amazon restent les plateformes de référence. Ici, l’uniformité rassure : pas de surprises sur l’état du disque, et le retour sous 14 jours reste la norme. La Fnac revendique plus de 26 000 références rien qu’en vinyle, dont une partie en exclusivité (comme le pressage collector rouge du « Grand Prix » de Benjamin Biolay).
Certains particuliers utilisent aussi ces marketplaces pour revendre des vinyles, mais la visibilité y reste bien moindre comparée aux géants de l’occasion. L’autre revers ? Les prix, généralement calés sur le neuf, surpassent souvent ceux du marché de l’occasion. Idéal donc pour offrir (Laurent Voulzy, Camille, Ibrahim Maalouf…), moins pour la recherche pointue de pressages originaux.
Leboncoin : la France des disquaires particuliers
Sur Leboncoin, ce sont plus de 600 000 annonces vinyles actives en 2024, une progression de 45% en cinq ans. Véritable carrefour des chineurs, la plateforme française laisse éclore autant d’aubaines que de surprises : entre le lot de 50 singles de Chantal Goya à dix euros et la perle new wave « Face à Face » de Taxi Girl, l’offre est éclectique et les négociations souvent de mise.
C’est l’idéal pour récupérer des lots à petit prix et parfois pour rencontrer d’autres passionnés locaux, qui vous raconteront peut-être comment ils ont mis la main sur un original de « Comme à la radio » de Brigitte Fontaine caché dans un grenier. Petite ombre au tableau : les frais d’expédition sont parfois opaques, et le paiement sécurisé vient juste d’être généralisé en 2024.
Quelques sites de niche : culture, qualité et passion
Au-delà des mastodontes, d’autres plateformes séduisent par leur originalité ou leur orientation qualitative. Par exemple, Vinyl Corner, Cracki Records ou Audiofanzine mettent l’accent sur la sélection, la critique ou la communauté, offrant des alternatives pour qui cherche des albums pointus de Krikor, Catastrophe ou Cortège. Pour les plus amoureux de l’objet, les groupes Facebook d’échange entre passionnés, comme « Vinyles français & francophones », réinventent l’esprit du disquaire de quartier en ligne.
En 2023, 12% des acheteurs déclaraient effectuer leurs meilleurs achats sur ces circuits annexes, où l’ambiance fait autant que la rareté des éditions.
Le marché du vinyle en ligne n’est pas qu’un simple business, c’est la promesse d’une aventure sensorielle, de l’écoute active qui redonne toute sa valeur à la musique, à la pochette, à l’histoire du disque. Que vous recherchiez un premier pressage de Yelle ou une édition test de Loup Uberto, chaque plateforme correspond à une quête et un profil d’amateur bien précis.
Il ne reste plus qu’à plonger dans le groove et à se laisser porter : ce soir, pourquoi ne pas s’écouter l’étrange beauté d’« Échelle humaine » des Tample, précieux sur tous les plans ? Le vinyle, c’est déjà un peu plus que du son, c’est la mémoire vive de notre passion musicale.







